Cette personne est généralement un directeur, un vétérinaire ou un biologiste d’un zoo membre de l’EAZA.
Etre coordinateur, c’est être bénévole; cela signifie que toute personne travaillant dans un parc peut proposer ses services à l’EAZA pour gérer un programme d’élevage qui n’existe pas. Par contre, une fois le programme d’élevage créé et en cas de changement de coordinateur, le nouveau peut-être être choisi après des élections (surtout dans le cas d’espèces à effectif important).
Créer le stud-book
La première tâche du coordinateur est de créer le studbook de l’espèce dont il s’occupe.
Le studbook d’une espèce est un registre qui contient la liste de tous les individus de cette espèce qui sont toujours ou ont été hébergés en captivité depuis les 1ers animaux captifs connus. C’est à partir de ce registre que l’on peut appréhender la généalogie complète de la population captive. Ce registre mentionne tous les individus fondateurs connus (animaux jadis capturés dans le milieu naturel) et tous les animaux nés en captivité et précise les relations de parenté entre individus.
La somme de travail pour créer le premier studbook d’une espèce est considérable puisqu’il faut contacter le maximum de parcs zoologiques (membres ou non de l’EAZA) et leur demander de fournir le plus de détails possibles [sexe, date de naissance, lieu de naissance, informations sur les parents, moyens d’identification (tatouages, puce électronique, …), nom, …] sur les individus qu’ils ont actuellement et qu’ils ont hébergés par le passé. Le coordinateur doit ensuite compiler l’ensemble des informations recueillies dans le module studbook du logiciel informatique zims/species360 qui gère les studbooks.
Après cette première étape, le travail est moindre puisqu’il suffit au coordinateur de recontacter, à chaque début d’année, les parcs qui hébergent toujours cette espèce et d’enregistrer tous les mouvements qui ont eu lieu l’année précédente (naissances, morts, transferts, etc).
Il ne reste alors plus qu’à éditer le studbook en version papier et/ou informatique pour ces parcs, pour les spécialistes de cette espèce et enfin, pour l’EAZA.
Gérer la population des espèces
La seconde tâche du coordinateur consiste à gérer la population de l’espèce pour une conservation à long terme.
Pour cela, le coordinateur doit réaliser des analyses génétiques et démographiques de la population à partir des données du studbook. Ces analyses se font à l’aide de logiciels informatiques.
A l’appui des résultats de ces analyses, le coordinateur dresse un plan d’action pour le futur de la population et fait des recommandations d’échange et d’élevage entre zoos. Ces recommandations doivent absolument être suivies dans le cadre des EEP. Il n’y a pas cette obligation pour les ESB.
La plupart du temps, les jeunes animaux naissant dans un parc sont transférés dans d’autres parcs pour former de nouveaux couples reproducteurs (la séparation d’avec la mère ou le groupe se fait au mieux à l’âge de l’indépendance). Il est plus rare de transférer des individus adultes mais, chez certaines espèces comme le guépard, cela est nécessaire car les changements de partenaire stimulent la reproduction.
Ces transferts ont pour but premier d’éviter la reproduction entre individus consanguins, il est aussi parfois recommandé de stopper (temporairement ou définitivement) l’élevage de certains animaux car ils ont déjà trop de descendants et leurs gènes sont bien représentés dans la population ou parce qu’ils sont trop consanguins.